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COMALA

HIDALLAN.

Elle s’est éteinte la voix de la chasseresse de l’Ardven ! Pourquoi ai-je troublé l’âme de la jeune fille ? Quand te verrai-je, avec joie, à la chasse des biches ?

FINGAL.

Jeune homme au front sombre, dans mes salles tu ne t’asseoiras plus à mes fêtes ; tu ne suivras plus ma chasse et mes ennemis ne tomberont point sous ton glaive ! Conduisez-moi au lieu de son repos pour que je contemple sa beauté ! Pâle, elle est couchée sur le rocher et les vents froids soulèvent sa chevelure. La corde de son arc résonne à la brise et sa flèche s’est brisée dans sa chute. Célébrez les louanges de la fille de Sarno ; donnez son nom aux vents du ciel.

BARDES.

Voyez ! les météores brillent autour de la jeune fille ! voyez ! les rayons de la lune enlèvent son âme ! Autour d’elle, du sein de leurs nuages, se penchent les figures imposantes de ses pères, Sarno au front sombre et Fidallan aux yeux enflammés. Quand ta blanche main se levera-t-elle, quand ta voix sera-t-elle entendue sur nos rochers ? Les jeunes filles te chercheront sur la bruyère ; mais elles ne te trouveront plus. De temps en temps tu descendras dans leurs songes pour apporter la paix à leur âme. Ta voix restera longtemps à leurs oreilles ; elles penseront avec joie aux songes de leur repos. Les météores brillent autour de la jeune fille et les rayons de la lune enlèvent son âme !