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COMALA

MILILCOMA.

Quel est ce bruit sur l’Ardven, quel est cet éclat dans la vallée ? Quel est celui qui vient comme la force des rivières, quand leurs ondes amoncelées étincellent à la lune ?

COMALA.

Qui est-ce autre que l’ennemi de Comala, le fils du roi du monde ! Ombre de Fingal, du haut de ton nuage dirige l’arc de Comala ; que Caracul tombe comme le cerf du désert. C’est Fingal au milieu des ombres de ses pères ! Pourquoi viens-tu, mon amour, effrayer et charmer mon âme ?

FINGAL.

Bardes, élevez les chants ; dites les combats du torrent de Carun. Caracul a fui devant nos armes dans les champs de son orgueil. Il disparaît loin de nous, comme le météore qui recèle un esprit de la nuit, quand les vents le chassent sur la bruyère et que les sombres forêts brillent alentour. J’ai entendu une voix : était-ce la brise de nos collines ? Est-ce la chasseresse de l’Ardven, la fille aux blanches mains de Sarno ? Montre-toi sur tes rochers, mon amour, que j’entende la voix de Comala !

COMALA.

Emporte-moi dans la caverne de ton repos, ô fils charmant de la mort !

FINGAL.

Viens à la caverne de mon repos, l’orage est passé, le soleil est sur nos plaines. Viens à la caverne de mon repos, ô chasseresse de l’Ardven !

COMALA.

Il revient dans sa gloire ! Je sens sa main, la main droite de la guerre ! Mais il faut que je me repose derrière ce rocher, jusqu’à ce que mon âme re-