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CATH-LODA.


POÈME.



CHANT PREMIER.


Argument.
Fingal, très-jeune encore, faisant un voyage aux îles d’Orkney, fut poussé par le mauvais temps dans une baie de la Scandinavie, près de la résidence de Starno, roi de Lochlin. Starno invite Fingal à une fête. Fingal, se défiant de la loyauté de ce roi et se souvenant d’une première violation d’hospitalité, refuse d’y aller. Starno rassemble ses tribus. Fingal se prépare à se défendre. La nuit vient. Duth-maruno propose à Fingal d’observer les mouvements de l’ennemi. Le roi lui-même passe la nuit à veiller. Marchant vers l’ennemi, il arrive par hasard à la caverne de Turthor, où Starno avait enfermé Conban-cârgla, fille d’un chef voisin. Son histoire est imparfaite, une partie de l’original étant perdue. Fingal arrive à un lieu sacré où Starno et son fils consultaient l’esprit de Loda sur l’issue de la guerre. Rencontre de Fingal et de Swaran. Le chant premier finit par une description du palais aérien de Cruth-loda, qu’on suppose être l’Odin des Scandinaves.


Un récit des temps qui ne sont plus ! Pourquoi, pèlerin invisible, toi qui penches le chardon du Lora ; pourquoi, brise de la vallée, as-tu délaissé mon oreille ? Je n’entends point le mugissement éloigné des torrents, ni le son de la harpe, descendant du rocher. Viens, chasseresse de Lutha, ô Malvina, viens réveiller l’âme du barde ! Je regarde vers Lochlin des lacs, vers la baie aux vagues sombres d’U-thorno, où Fingal descendit de la mer, et du rugissement des vents. Peu nombreux sont les héros de Morven, sur une terre inconnue !