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DE L’AUTHENTICITÉ

d’écrire des poésies galliques qu’on n’eût pu tout d’abord reconnaître des chants composés à une époque aussi reculée[1].

Maintenant, et en se rappelant ce que nous avons dit plus haut du caractère vaniteux de Macpherson, peut-on croire qu’il ait pu avoir l’idée de s’imposer la pénible tâche de convertir en vers celtiques un grand nombre de poèmes originairement composés par lui-même en prose anglaise, composition dont il avait le désir secret d’être considéré comme l’auteur et non le traducteur ? Peut-on croire qu’il eût ainsi détruit de ses propres mains l’objet de ses vœux et de son ambition, en invalidant le seul titre sur lequel il put fonder sa prétention à l’originalité ?[2]

Un dernier fait que J. Sinclair rapporte dans tous ses détails tendrait à satisfaire la curiosité la plus susceptible : Sir John avait appris qu’un évêque catholique d’Édimbourg, M. Cameron, avait eu connaissance d’un ancien manuscrit gallic qui se trouvait avant la révolution française au collége écossais de Douai. Il lui écrivit le priant avec instances de

  1. Rapport de la Société highlandaise, p. 139.
  2. Lettre de J. Sinclair aux curateurs de la Bibliothèque des avocats d’Édimbourg.