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DES POÈMES D’OSSIAN.

vés cent cinquante ou deux cents ans de plus.

Le docteur Smith, de son côté, nous offre quelques preuves à l’appui de cette poésie traditionnelle. Il avait, lui aussi, recueilli des chants gallics et les avait traduits ; il produisit en 1780, quatorze poèmes parmi lesquels onze sont attribués à Ossian. Pour le sujet et pour la forme, ils offrent une telle ressemblance avec ceux qu’a donnés Macpherson, qu’il est difficile de ne pas admettre que les deux traducteurs aient travaillé sur un même fonds primitif. Cependant le docteur Smith avoue avec bonne foi qu’il a usé dans son travail d’une grande liberté. Que Macpherson ait ou non procédé de la même manière, c’est une déclaration qu’il n’a jamais faite et à laquelle d’ailleurs se refusait la vanité connue de son caractère. C’est là peut-être la véritable cause de son mauvais vouloir à publier le texte d’Ossian, car nous ne pouvons accepter comme tels, les empêchements cités par ses défenseurs : ses longs voyages outre-mer et les frais considérables que cette édition devait nécessairement entraîner. Dès 1766 notre voyageur était de retour en Angleterre et le temps ne lui avait pas manqué depuis pour donner plu-