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es-tu, rayon de lumière ? Chasseurs, de vos rochers couverts de mousse, avez-vous vu la beauté aux yeux bleus ? ses pas sont-ils sur la verte Lumon, près du lit des chevreuils ? Ah ! malheureuse, j’aperçois son arc dans le palais ! Où es-tu, rayon de lumière ? »

« Cesse, ô bien-aimée de Conmor, cesse tes plaintes ! Je n’entends point ta voix sur la bruyère. Mon œil est tourné vers le roi, dont la course est terrible dans la guerre ; vers celui pour qui mon âme est éveillée aux heures de mon repos. Profondément plongé dans le sein de la guerre, il ne me voit point du haut de son nuage. Pourquoi, soleil de Sul-malla, pourquoi ne me regardes-tu pas ? Je suis ici dans les ténèbres ; sur moi flotte lourdement la vapeur des brouillards ; mes cheveux sont remplis de rosée : regarde-moi du haut de ton nuage, ô soleil de l’âme de Sul-malla ! »

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LIVRE SEPTIÈME.


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Argument.

Ce livre commence vers le milieu de la troisième nuit depuis l’ouverture du poème. Le poète décrit une espèce de brouillard qui, pendant la nuit, s’élevait du lac de Lego, et était le séjour habituel des âmes des morts, durant l’intervalle qui s’écoulait entre leur décès et leur chant funèbre. Apparition de l’ombre de Fillan sur la caverne où se trouvait son corps. Sa voix arrive à Fingal sur le rocher de Cormul. Le roi frappe le bouclier de Trenmor, signe infaillible qu’il devait combattre en personne. L’effet extraordinaire du son de ce bouclier. Sul-malla, reveillée en sursaut, éveille Cathmor. Leurs discours touchants. Elle le presse de faire la paix : il persiste à continuer la guerre. Il engage Sul-malla