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DE L’AUTHENTICITÉ

samment que ces poésies sont d’une fabrication moderne.

3o Dans une poésie aussi antique il est singulier qu’on ne rencontre aucune trace de culte religieux, aucun détail de rite et de cérémonies, mais seulement un vague respect pour l’ombre des aïeux, une sorte de déisme purifié, substitué au culte grossier d’une époque barbare.

4o Les prétendus manuscrits qui nt servi de base au travail de Macpherson, n’ont jamais existé, car on ne peut recueillir de manuscrits dans un pays où on n’écrivait pas, et où il serait impossible de rencontrer quelques lignes d’ancienne écriture ; si le compilateur avait eu en sa possession des pièces originales, il les aurait publiées lorsqu’il en a été si vivement mis au défi par ses antagonistes.

5o Enfin, le texte gallic publié par la société de Londres ayant été imprimé sur une copie presque en entier écrite de la main de Macpherson et n’ayant paru que près d’un demi-siècle après sa traduction, il peut fort bien se faire que ce texte ne soit que le produit d’un lent travail du traducteur lui-même, destiné à défendre un mensonge qu’il avait soutenu toute sa vie.