nuage orageux,… Tu fus la dernière de sa race, ô Dardu-lena aux yeux bleus !
Bolga en fuite se disperse et roule de tous côtés sur les bords du Lubar. Fillan s’attache à ses pas ; de morts il jonche la bruyère ; Fingal se réjouit dans son fils… Cathmor au bouclier bleu s’est levé !
Fils d’Alpin, apporte la harpe et confie aux vents les louanges de Fillan ; que ses louanges retentissent à mes oreilles, tandis qu’il brille encore dans la guerre.
« Sors, ô Clatho aux yeux bleus ! sors de ta demeure et contemple ton jeune astre ! L’armée s’est
flétrie sous sa course : mais ne le regarde plus ; il
s’est obscurci ! Réveillez les sons légers et tremblants
de la harpe, réveillez-les, ô jeunes vierges ! Ce n’est
point un chasseur qui descend de l’humide retraite
des biches bondissantes : il ne tend point son arc
contre les vents ; il ne lance point au hasard ses flèches aux plumes grises. Enveloppé dans la guerre
sanglante, voyez contre ses flancs se briser la bataille. S’avançant au milieu des rangs de la mêlée, il
verse la mort sur des milliers d’ennemis. Fillan est
semblable à un esprit du ciel qui descend des ailes
des vents : il marche de vague en vague et ses pas
sont sentis par l’Océan troublé ; il laisse derrière
lui un sentier lumineux, et les îles secouent leurs
têtes sur les mers bondissantes. Sors, ô Clatho aux
yeux bleus, sors de ta demeure ! »
Ce livre s’ouvre par un discours de Fingal qui voit Cathmor descendre pour soutenir son armée en déroute. Le roi en-