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DE L’AUTHENTICITÉ

1o Il est hors de doute que la poésie ossianique a existé, qu’elle était généralement répandue en Écosse, qu’elle avait un caractère touchant et sublime.

2o Dans les fragments de poèmes que la commission a pu se procurer, elle a retrouvé la substance et quelquefois même l’expression littérale des poèmes traduits par Macpherson, mais aucun poème identique par le titre et par le sujet. Elle est portée à croire que cet écrivain avait pour habitude de remplir les lacunes par des passages qui ne se trouvaient point dans le texte, de lier des fragments épars, d’élaguer des phrases, d’adoucir quelques incidents, de changer enfin ce qui lui paraissait trop simple ou trop rude pour des oreilles modernes. La commission ne peut toutefois déterminer jusqu’à quel point il a usé de cette liberté.

« Voilà, dit M. Villemain, voilà un aveu qui, sorti de la bouche de juges éclairés, consciencieux, et cependant animés d’une sorte de partialité patriotique, a sans doute une grande force contre l’authenticité des poèmes d’Ossian. Aussi, l’amour-propre écossais qui, suivant Johnson, est un des plus grands amours-propres nationaux qui existent dans