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nous regardent des nues et descendent en silence. Les pâles rayons du matin vont bientôt paraître et nous montrer les ennemis de Cormac. Fillan, mon fils, prends la lance du roi, va sur les flancs obscurs du Mora, et que tes regards volent sur la bruyère. Observe les ennemis de Fingal ; observe la course du généreux Cathmor. J’entends un bruit lointain, semblable à celui des rochers tombant dans le désert. Frappe de temps à autre sur ton bouclier pour que l’ennemi ne vienne pas à travers la nuit et ne détruise point la gloire de Morven. Je commence à me sentir seul, ô mon fils, et je crains la chute de ma renommée. »

La voix des bardes s’éleva. Le roi s’appuyait sur le bouclier de Trenmor. Le sommeil descendit sur ses yeux : dans ses songes se lèvent ses batailles futures. L’armée dort autour de lui. Fillan aux cheveux bruns observe l’ennemi. Ses pas sont sur la montagne éloignée, et de temps à autre nous entendons le bruit de son bouclier.

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LIVRE DEUXIÈME.


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Argument.

Ce livre commence vers le milieu de la nuit par un monologue d’Ossian qui s’était éloigné du reste de l’année pour pleurer son fils Oscar. Entendant le bruit de l’armée de Cathmor qui s’approche il va trouver Fillan son frère qui veillait sur la colline de Mora, en face de l’armée de Fingal. En causant avec son frère il introduit l’épisode de Conar, fils de Trenmor, premier roi d’Irlande. Cet épisode dévoile l’origine des contestations qui existaient entre les Cael et les Fir-bolg ; les deux peuples qui s’étaient, les pre-