Page:Ossian - Œuvres complètes, 1842, trad. Lacaussade.djvu/271

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rire ; les fils d’Usnoth ne trembleront jamais dans le danger ! Pourquoi roules-tu tes ondes écumantes, ô rugissante mer d’Érin ? Pourquoi mugissez-vous sur vos ailes ténébreuses, ô bruyantes tempêtes du ciel ? Pensez-vous, ô tempêtes, que c’est vous qui retenez Nathos sur le rivage ? Non, enfants de la nuit, c’est son âme qui l’y retient ! Althos, porte-moi les armes de mon père, tu les vois brillera la clarté des étoiles. Porte-moi la lance de Semo ; elle est dans le vaisseau au noir poitrail ! »

Althos apporte les armes. Nathos, de leur acier brillant a revêtu ses membres. La démarche du chef est gracieuse, et la joie de ses yeux est terrible. Il regarde s’il voit venir Cairbar. Le vent siffle dans ses cheveux. Dar-thula est silencieuse à ses côtés, et son regard est attaché sur le chef. Elle s’efforce de cacher ses soupirs, et deux larmes tremblent dans ses yeux brillants.

« Althos, dit le chef d’Etha, je vois une caverne dans ce rocher, places-y Dar-thula et que ton bras, mon frère, soit fort. Ardan, nous irons à la rencontre de l’ennemi ; nous appellerons au combat le farouche Cairbar. Oh ! que ne vient-il dans ses armes bruyantes, attaquer le fils d’Usnoth !… Dar-thula, si tu peux t’échapper, ne jette point les yeux sur Nathos ! Lève les voiles, ô Althos, vers les bois de mon pays ! Dis à Usnoth que son fils est tombé avec gloire, que mon épée n’a point évité le combat. Dis-lui que je suis tombé au milieu de milliers d’ennemis. Que la joie de sa douleur soit grande. Fille de Colla, appelle les jeunes filles au palais d’Etha et que leurs chants s’élèvent pour Nathos quand reviendra la nuageuse automne. Oh ! si la voix de Cona, si Ossian se faisait entendre à ma louange ! Mon ombre alors se réjouirait au milieu des vents impétueux ! » — « Et ma voix te louera, ô Nathos, chef de la verte Etha ! la voix d’Ossian s’élèvera à ta