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le suicide ne paraît pas avoir été connu dans ces temps reculés ; du moins on n’en trouve aucune trace dans les anciennes poésies.

Que tu es belle, ô fille du ciel, et de ton visage que le silence est agréable ! Tu t’avances dans ta beauté, et les étoiles, dans l’Orient, suivent ta course bleue. Les nuages, ô lune, se réjouissent en ta présence, et leurs flancs obscurs s’éclairent à tes rayons. Qui, dans les cieux, est semblable à toi, lumière de la silencieuse nuit ? Les étoiles, honteuses en ta présence, détournent leurs yeux étincelants. Où te retires-tu, pour te reposer de ta course, quand les ténèbres s’étendent sur ton orbe ? As-tu ta demeure, comme Ossian ? Habites-tu, comme lui, l’ombre de la tristesse ? Tes sœurs sont-elles tombées du ciel ? Ne sont-elles plus, celles qui, la nuit, se réjouissaient avec toi ? Oui ! elles sont tombées, ô belle lumière, et souvent tu te retires pour les pleurer. Mais, une nuit, tu t’évanouiras toi-même, et tu abandonneras dans les cieux ton sentier azuré. Alors les étoiles, honteuses en ta présence, se réjouiront et lèveront leurs têtes. Maintenant tu es revêtue de toute ta lumière : montre-toi dans les cieux, aux portes de ton palais ! Ô vents, déchirez les nues pour que la fille de la nuit puisse apparaître, pour que les montagnes chevelues s’éclairent et que l’Océan roule sous sa lumière ses vagues blanchissantes !

Nathos est sur l’abîme avec Althos, ce rayon de jeunesse. Ardan est près de ses frères. Dans les ténèbres ils poursuivent leur course. Les fils d’Usnoth fuient au milieu des ombres, la colère de Cairbar d’Érin. Quelle est celle qui se tient auprès d’eux ? La nuit a voilé sa beauté ! Ses cheveux soupirent aux vents de l’Océan, et sa robe déroule ses plis dans l’obscurité. Elle ressemble à l’esprit charmant