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DE L’AUTHENTICITÉ

ques. Deux ans après parut sa traduction de l’Iliade : cette tentative littéraire fut des plus malheureuses. Enhardi par son premier succès, Macpherson avait imaginé de traduire Homère dans cette prose nombreuse qui lui avait si bien réussi pour le poète écossais[1] ; mais cette nouvelle entreprise fut généralement mal reçue : la gloire du compilateur d’Ossian ne put défendre le traducteur d’Homère des plus amères critiques[2]. C’est aussi

  1. La liberté dont Macpherson a fait preuve dans son Iliade anglaise, qui est un véritable contre-sens de goût, ne donnerait-elle pas la mesure de sa fidélité envers l’Homère du nord ?
  2. Le nom de Macpherson se trouve tellement lié à celui d’Ossian, que nous croyons faire plaisir au lecteur en lui offrant quelques autres détails biographiques sur la vie de ce célèbre traducteur. Il publia une histoire de la Grande-Bretagne, depuis la restauration jusqu’à l’avènement de la maison de Hanovre. Le parti Whig s’éleva contre cet ouvrage, comme trop favorable aux Stuart. L’auteur ne répondit à ses attaques que par deux volumes de Pièces justificatives, parmi lesquelles se trouvent des extraits d’une vie de Jacques II, écrite par lui-même. Après tant d’orages, des jours de bonheur commencèrent à luire pour le littérateur écossais. La querelle des colonies américaines avec la métropole, avait fait naître plusieurs pamphlets politiques très-hardis. Le gouvernement voulut y faire répondre par une plume exercée ; et il jeta les yeux sur Macpherson. Celui-ci écrivit plusieurs ouvrages si forts de style et de pensées, qu’on les attribua d’abord à Gibbon. Il fut largement récompensé par le ministère ; mais