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DE L’AUTHENTICITÉ

Le poème de Fingal et quelques autres chants parurent en 1761 ; Témora et le reste en 1762[1]. Ces nouvelles publications furent reçues avec le même empressement ; mais des doutes sur l’existence d’Ossian commencèrent dès lors à s’élever non-seulement en Angleterre, mais dans la patrie même du barde. C’est en vain que le docteur Blair, à une dissertation imprimée l’année même de la publication de ces poèmes (1762) joignit de nombreux témoignages[2] en faveur de Mac-


    ecclésiastiques affirment qu’ils ont eu la copie imprimée de la traduction de Macpherson entre les mains, tandis que des individus dont ils mentionnent les noms et la demeure, répétaient dans l’original les poèmes qu’ils ont reçus de la tradition ; et que la traduction et les poèmes se ressemblaient parfaitement à l’exception de quelques variantes ; ce qui peut avoir lieu dans la tradition orale.

    (J. Sinclair, Dissertation, page lxxv.)

  1. Est-il un exemple, dit John Sinclair, d’une telle quantité de poésie belle et originale, composée et publiée dans un si court espace de temps, par un auteur qui jamais avant ni après n’écrivit une seule ligne de poésie passable ? (Dissertation page lxxxvi. En effet, il est difficile d’admettre que Macpherson, dont les œuvres antérieures et postérieures sont d’une valeur poétique presque nulle, ait pu composer dans un temps aussi limité, ces poèmes dont la lecture révèle l’une des plus riches organisations de poète qui ait jamais été.
  2. Ces témoignages sont tels qu’il faudrait croire qu’une foule d’honnêtes gens d’un esprit éclairé et d’un caractère grave, eussent renoncé à leurs lumières et à leur probité,