la caverne de Tura, il le console et met à la voile le jour suivant pour l’Écosse ; ce qui termine le poème.
Les nuages roulants de la nuit descendent et les ténèbres se posent sur le front du Cromla. Les étoiles du nord se lèvent au-dessus des vagues houleuses d’Érin et montrent leurs têtes de feu à travers le brouillard qui vole dans le ciel. Un vent éloigné rugit dans la forêt. Silencieuse et sombre est la plaine de la mort ! La voix de Carril, sur l’obscure Lena, montait encore à mes oreilles. Il chantait les amis de notre jeunesse ; les jours de nos années premières ; alors que nous nous réunissions sur les rives du Lego et que nous faisions circuler la coupe de la joie. Le Cromla répondait à sa voix. Les fantômes de ceux qu’il chantait descendaient sur leurs brises frémissantes et on les voyait se pencher avec joie, vers la voix de leurs louanges !
Bénie soit ton âme, ô Carril, au milieu des vents qui tourbillonnent ! Oh ! si tu voulais venir dans ma demeure quand je suis seul, la nuit ! Mais tu y viens, ô mon ami, souvent j’entends ta main légère sur ma harpe, lorsqu’elle est suspendue à la muraille lointaine et que ses sons affaiblis arrivent à mon oreille. Pourquoi ne me parles-tu pas dans ma douleur et ne m’apprends-tu pas quand je reverrai mes amis ? Mais tu passes dans ta brise murmurante et le vent siffle à travers les cheveux blanchis d’Ossian.
Cependant, sur les pentes du Mora, les héros s’assemblaient au festin. Mille chênes antiques brûlent au souffle des vents. Les coupes de la force circulent autour de nous. Les âmes des guerriers brillent de joie ; mais le roi de Lochlin est silencieux. La douleur a rougi les yeux de son orgueil. Souvent il se tournait vers Lena et se souvenait de sa défaite. Fingal s’appuyait sur le bouclier de ses pères : ses boucles grises ondoyaient lentement à la brise et