publia l’année suivante un premier volume sous le titre de : « Fragments de poésie ancienne, recueillis dans les montagnes d’Écosse et traduits de la langue erse ou gallique. »
Cette traduction eut un immense succès ; le poète de l’élégie dans un cimetière de campagne, le célèbre Gray en fit un très-grand éloge ; et c’est sans doute à ces chants du père des bardes qu’il dut l’une de ses plus heureuses inspirations : son ode sur le massacre des bardes du pays de Galles[1]. Le public littéraire de l’Écosse, surtout celui des hautes terres, accueillit ces premiers fragments avec un tel enthousiasme, que des souscriptions furent ouvertes pour faciliter au jeune compilateur d’Ossian les moyens d’entreprendre un voyage dans le nord de l’Écosse et aux îles Hébrides. Macpherson abandonna sa place de précepteur, parcourut les villages et les montagnes, tantôt écoutant la voix de la tradition, tantôt interrogeant les souvenirs des anciens du pays, recueillant de chaumière en chaumière et de
- ↑ Édouard Ier, inquiet sur l’avenir d’une conquête encore mal affermie, souilla sa victoire et son règne par le massacre de ces bardes qui, pleins des hauts faits de leurs aïeux, rappelaient sans cesse aux vaincus l’antique liberté de leurs pères.