Page:Ossian - Œuvres complètes, 1842, trad. Lacaussade.djvu/217

Cette page a été validée par deux contributeurs.

vierge à son père. J’avais avec moi douze de mon peuple, douze enfants des torrents de Morven. Nous arrivâmes à la demeure de Branno, l’ami des étrangers ! Branno à l’armure retentissante, — « D’où viennent, dit-il, ces armes d’acier ? Elle n’est pas facile à obtenir la vierge qui a refusé les fils aux yeux bleus d’Érin. Mais sois béni, ô fils de Fingal ! Heureuse est la jeune fille qui t’attend ! Quand j’aurais douze vierges de beauté, le choix en serait à toi, fils de la renommée ! »

Il nous ouvrit la demeure de la beauté, la demeure d’Éverallin à la brune chevelure. La joie embrasa nos viriles poitrines et nous bénîmes la fille de Branno. Mais sur la colline, au-dessus de nos têtes, parut la troupe du superbe Cormac. Au nombre de huit étaient les héros de ce chef. La bruyère étincelait de l’éclat de leurs armes. Là, étaient Colla et Dura couvert de blessures, le puissant Toscar et Tago et avec eux le victorieux Frestal : venaient ensuite Dairo, heureux dans les combats et Dala, le boulevart des guerriers dans les sentiers étroits. L’épée flamboyait dans la main de Cormac ; mais gracieux était l’aspect du héros ! Au nombre de huit étaient les guerriers d’Ossian : Ullin, le fils impétueux de la guerre ; Mullo aux actions généreuses ; le noble, le gracieux Scelacha ; Oglan et le fougueux Cerdal ; Dumariccan aux farouches regards. Et pourquoi serais-tu le dernier, Ogar, toi si renommé sur les collines d’Ardven ?

« Ogar rencontre face à face le puissant Dala, sur la plaine des braves. Le combat des héros ressemble à celui des vents sur les vagues écumeuses de l’Océan. Ogar songe à son poignard, l’arme qu’il aime. Neuf fois il le plonge dans le flanc de Dala. Le combat a changé de face. Trois fois je brisai ma lance sur le bouclier de Cormac ; trois fois il brisa la sienne sur mon bouclier. Mais, ô jeune et malheu-