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Oscar, ressemble à celle de Fingal. Ne cherche jamais le combat ; mais, s’il se présente, ne l’évite jamais ! Fillan et Oscar à la brune chevelure, vous qui êtes légers à la course, volez sur la bruyère en ma présence ; observez les fils de Lochlin : j’entends d’ici le bruit de leurs pas, comme des sons éloignés dans les bois ; allez, qu’ils n’échappent point à mon glaive sur les vagues du nord. Car, combien de chefs de la race d’Érin gisent ici sur le sombre lit de la mort ! Ils sont tombés les enfants de la guerre, les fils du Cromla aux échos retentissants ! »

Les deux héros volèrent comme deux sombres nuages, deux sombres nuages qui servent de chars aux fantômes, quand les sombres enfants de l’air viennent effrayer les hommes. Alors Gaul, fils de Morni, s’avance et s’arrête immobile comme un rocher dans la nuit ; sa lance brille aux étoiles ; sa voix est semblable à de nombreux torrents.

« Enfant de la bataille ! s’écria le chef, ô Fingal, roi des coupes, que tes bardes, par leurs chants, appellent le sommeil sur les amis d’Érin ! Fingal, laisse dormir ton épée de mort, et permets que ton peuple combatte. Nous nous fanons sans gloire ; notre roi est le seul qui brise les boucliers. Quand le matin se lèvera sur nos collines, contemple de loin nos exploits. Que Lochlin sente l’épée du fils de Morni ; que les bardes chantent mes hauts faits. Telle fut jusqu’à présent la coutume de la noble race de Fingal ; telle fut la tienne, roi des glaives, dans le combat des lances. »

« Fils de Morni, répondit Fingal, je me glorifie de ta gloire. Combats, mais ma lance sera près de toi pour t’aider dans le danger. Élevez, élevez la voix, enfants de l’harmonie, et que vos chants bercent mon sommeil. Ici reposera Fingal, au milieu des vents de la nuit. Et toi, Agandecca, si tu es près de ces lieux, parmi les fils de ton pays, ou si tu es as-