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DES POÈMES D’OSSIAN

Il s’agissait bien ici de poésie passable, de génie et d’abnégation ! C’était tourner la difficulté et non l’aborder franchement. Il s’agissait tout simplement de preuves à l’appui d’une authenticité controversée ; preuves faciles à donner, ce nous semble, puisque les sources[1] où le traducteur avait puisé, n’étaient point encore taries et qu’il était alors en son pouvoir, en y ayant recours, de fermer immédiatement la bouche à l’incrédulité. Mais il ne l’a point fait et, chose remarquable, il n’a pas même indiqué ces sources[2] ; refu-


    the mere translator ; but when the reputation of the poems was fully established, he felt no objection to be considered as capable of composing such works himself, or at least of being able to improve them.

    D’abord il (Macpherson) ne semblait avoir d’autre objet en vue que d’être considéré comme simple traducteur ; mais quand la réputation de ces poèmes fut tout-à-fait établie, il ne vit point d’objection à se donner comme capable de composer lui-même de telles œuvres ou au moins de les perfectionner. (J. Sinclair, Dissertation, page xiii.)

  1. Macpherson, dit-on, joignit aux manuscrits qu’il put trouver les ballades et auties poésies qu’il entendit chanter dans les montagnes, par des aveugles, des paysans, de vieilles femmes, etc. Il en recueillit aussi de la bouche même de vieux ministres puritains et de vieux gentilshomme écossais dont plusieurs devaient être encore vivants à l’époque où on lui contesta l’authenticité des poèmes d’Ossian.
  2. No distinct account was obtained from Macpherson