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échos de Cona ; quand la nuit se pose avec tous ses nuages sur la colline. »

« Fuis, homme de paix ! dit Calmar, fuis, dit le fils de Matha ! retourne, donnai, à tes collines silencieuses où la lance ne brille jamais dans la guerre. Poursuis la biche brune du Cromla ; arrête de tes flèches les daims bondissants de Lena ; Mais toi, fils aux yeux bleus de Sémo, Cuthullin, arbitre de la guerre, disperse les fils de Lochlin[1] ! rugis à travers leurs rangs orgueilleux ! Qu’aucun vaisseau du royaume des neiges ne bondisse sur les vagues sombres d’Inistore[2]. Soufflez, vents ténébreux d’Érin ! soufflez ! Rugissez tourbillons de Lara ! qu’au milieu de la tempête, je meure déchiré, dans un nuage, par les fantômes irrités des morts ! qu’au sein de la tempête Calmar meure si jamais la chasse eut pour lui plus d’attraits que la guerre ! »

« Calmar, répliqua lentement Connal, je n’ai jamais fui, jeune fils de Matha. J’ai été prompt avec mes amis dans la mêlée ; mais faible est la gloire de Connal ! La bataille a été gagnée en ma présence ! Le brave à triomphé ! Mais, fils de Sémo, écoute ma voix, et souviens-toi du trône antique de Cormac. Donne des richesses et la moitié de ce territoire pour la paix, jusqu’à ce que Fingal arrive sur nos côtes. Si la guerre est ton choix, je lèverai le glaive et la lance. Ma joie sera d’être au milieu de la foule des guerriers ; mon âme brillera à travers les horreurs de la mêlée ! »

« Pour moi, reprend Cuthullin, agréable est le bruit des armes ! agréable comme le tonnerre dans le ciel, avant la douce ondée du printemps ! Mais rassemble toutes les brillantes tribus, que je puisse voir les enfants de la guerre ! qu’ils passent le long

  1. Le nom gallic de la Scandinavie.
  2. Les îles Orkney.