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source bordée de mousse. C’est toujours là qu’Annir vient se reposer quand la chasse des cerfs est finie. Je me penche comme le tronc d’un vieux chêne ; et mes larmes coulent toujours ! »

« Ronnan ! Ogar, roi des lances ! s’écrie Oscar en se levant, appelez près de moi mes héros, les enfants des torrents de Morven. Aujourd’hui nous allons au lac de Lano qui exhale les vapeurs de la mort. Cormalo ne se réjouira pas longtemps : la mort est souvent à la pointe de nos épées ! »

Ils traversèrent le désert, semblables aux nuages orageux que les vents roulent snr la bruyère ; leurs flancs sont teints du feu des éclairs et les forêts d’alentour pressentent la tempête. D’Oscar le cor de bataille retentit, Lano tremble dans toutes ses vagues ; les enfants du lac se rassemblent autour du bouclier résonnant de Cormalo. Oscar combattit, comme il a toujours combattu. Cormalo tomba sous son épée et les enfants du funeste Lano s’enfuirent vers leurs secrètes vallées ! Oscar ramena la fille d’Inis-thona au palais d’Annir. La face du vieillard rayonna de joie : il bénit le roi des épées. Qu’elle fut grande la joie d’Ossian quand il aperçut de loin la voile de son fils ! Elle ressemblait à un nuage de lumière qui se lève à l’orient, quand le voyageur est triste dans une terre inconnue, et qu’une nuit lugubre, avec tous ses fantômes, s’assied sur les ténènèbres ! Nous le conduisîmes en chantant au palais de Selma. Fingal ordonne le festin des coupes, mille bardes célèbrent le nom d’Oscar : Morven répète les sons de leurs voix. La fille de Toscar était avec nous : sa voix était semblable à la harpe dont les sons éloignés arrivent dans le crépuscule, sur la brise douce et murmurante de la vallée !

Oh ! placez-moi, vous qui voyez lalumière, près du rocher de mes collines, près d’un chêne au mobile feuillage ! Que les coudriers touffus se penchent sur