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CALTHON ET COLMAL

ses pères sont souvent descendues dans ses songes depuis que le soleil s’est retiré de ses yeux et que les ténèbres habitent autour de lui ; ou bien, es-tu le fils de Lamgal, le chef que j’ai vu si souvent à Clutha ?

Mais dois-je fuir vers Fingal quand Colmar mon frère est ici ? dois-je fuir vers Morven quand ce héros est enfermé dans la nuit ? Non ! donne-moi cette lance, fils de Lamgal ; Calthon défendra son frère ! » « Mille guerriers, répondit la jeune fille, lèvent leurs lances autour de Colmar. Que peut Calthon contre une foule si grande ? Fuyons vers le roi de Morven, il viendra avec ses guerriers. Son bras s’étend sur les infortunés, et les éclairs de son glaive environnent le faible. Lève-toi, fils de Rathmor, les ombres se dissiperont. Lève-toi, ou tes pas seront aperçus et tu tomberas dans ta jeunesse. »

Le héros se lève en soupirant ; ses larmes coulent pour Colmar. Il vint avec la jeune fille au palais de Selma ; mais il ne savait pas que ce fut Colmal. Le casque ombrageait son beau visage et son sein respirait sous l’acier. Fingal, revenant de la chasse, trouva les deux beaux étrangers. Ils étaient comme deux rayons de lumière au milieu de la salle des coupes. Le roi écouta le récit de leur tristesse et tourna ses regards autour de lui. Mille héros en sa présence se lèvent à demi, réclamant l’honneur de combattre à Teutha. De la colline je vins avec ma lance et la joie des combats se leva dans mon sein, car le roi, au milieu de mille chefs, parla ainsi à Ossian :

« Fils de ma force, dit-il, prends la lance de Fingal, vole au torrent rapide de Teutha et sauve Colmar, le chef des chars. Que ta renommée devance ton retour, comme une brise agréable, afin que mon âme se réjouisse dans mon fils qui fait revivre la gloire de nos aïeux. Ossian ! sois une tempête dans le combat ; mais apaise-toi quand l’ennemi sera