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CALTHON ET COLMAL.


POÈME.


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Argument.

Ce poème, ainsi que beaucoup d’autres compositions d’Ossian, est adressé à l’un des premiers missionnaires chrétiens. Voici l’histoire du poème, telle que la tradition l’a conservée : dans le pays des Bretons, entre les murailles, du temps de Fingal, vivaient deux chefs. Dunthalmo était seigneur de Teutha, qu’on croit être la Tweede, et Rathmor habitait les bords du Clutha, rivière aujourd’hui nommée la Clyde. Rathmor n’était pas plus connu pour sa générosité et son hospitalité que Dunthalmo pour son ambition et sa cruauté. Dunthalmo, par jalousie ou à cause de quelques querelles qui avaient existé entre leurs familles, assassina Rathmor dans une fête ; mais, ensuite, touché de remords, il éleva dans son propre palais les deux fils de Rathmor, Carthon et Colmar.
Devenus hommes, ils laissèrent percer le dessein qu’ils avaient formé de venger la mort de leur père, et Dunthalmo les enferma dans deux cavernes sur les rives du Teutha, avec l’intention de les faire mourir secrètement. Colmal, fille de Dunthalmo, qui s’était éprise d’un secret amour pour Calthon, l’aida à s’éthapper de sa prison, s’enfuit avec lui vers Fingal, déguisée en jeune guerrier, et implora son secours contre Dunthalmo. Fingal envoya Ossian avec trois cents hommes pour secourir Colmar. Dunthalmo ayant préalablement assassiné Colmar, engagea la bataille. Ossian le tua et défit entièrement son armée.
Carthon épousa Colmal, sa libératrice, et Ossian revint à Morven.

Agréable est la voix de ton chant, habitant solitaire du rocher ! Il flotte sur le murmure du torrent, le long de l’étroite vallée. Mon âme, ô étranger,