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COLNA-DONA

s’échappe d’un nuage et qu’il dore les flancs écumeux des vagues. [1]..........................

Avec le jour nous réveillâmes les bois et nous poursuivîmes les chevreuils. Ils tombèrent près de leurs torrents accoutumés. Nous revenions à travers la vallée de Crona, quand de la forêt sort un jeune homme avec un bouclier et une lance sans pointe.

« D’où vient ce rayon fugitif, dit Toscar de Lutha ? La paix habite-t-elle à Col-amon autour de la belle Colna-dona ? »

« Près des rives de Col-amon, dit le jeune homme, demeurait la belle Colna-dona ; mais maintenant sa course est à travers le désert avec le fils du roi, celui qui fascina d’amour l’âme errante de la jeune fille. » — « Étranger, dit Toscar, as-tu remarqué la route du Guerrier ? Il faut qu’il meure ! Donne-moi ce bouclier ! » Furieux, il le saisit ; mais beau, derrière le bouclier, s’élevait le sein d’une vierge ; blanc comme celui du cygne, lorsqu’il monte gracieux sur la molle ondulation des vagues. C’était Colna-dona des Harpes, la fille du roi. Ses yeux bleus avaient erré sur Toscar, et son amour s’était éveillé !



  1. Il y a ici une lacune.