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OINA-MORUL.


POÈME.


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Argument.

Après une apostrophe à Malvina, fille de Toscar, Ossian continue et raconte son expédition à Fuarfed, île de la Scandinavie. Mal-orchol, roi de Fuarfed, étant vivement pressé par les troupes de Ton-Thormod, roi de Sar-dronlo, (qui avait vainement demandé en mariage la fille de Mal-orchol) Fingal envoya Ossian à son secours. Ossian, un jour après son arrivée, livra bataille à Ton-thormod et le fit prisonnier. Mal-orchol offre sa fille Oina-morul à Ossian ; mais celui-ci ayant découvert sa passion pour Ton-thormod, la rend généreusement à son amant et amène une réconciliation entre les deux rois.


Comme on voit fuir le soleil inconstant sur la verdoyante colline de Larmon, ainsi, pendant la nuit, les récits des vieux temps passent devant mon âme. Quand les bardes se sont retirés, quand les harpes sont suspendues dans la salle de Selma, alors une voix vient à Ossian et réveille son âme. C’est la voix des années envolées ! Elles roulent devant moi avec tous leurs hauts faits. Je saisis, à mesure qu’ils passent, les récits mémorables et je les répands dans mes chants. Le chant d’Ossian n’est point un torrent troublé ; c’est le réveil de la musique s’élevant des cordes de la harpe de Lutha. Harmonieuse Lutha, les rochers de tes torrents ne restent point muets, quand les mains blanches de Malvina se promènent sur la harpe. Lumière des sombres pensées qui volent à travers mon âme, ô fille de Toscar, ne veux-tu point écouter mon chant ? nous évoquerons, vierge de Lutha, les années qui ont roule loin de nous.

Ce fut dans les jours du roi, lorsque ma chevelure était jeune encore, que sur la vague nocturne