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-= ^ LE SYMBOLISME ^ -»

Verlaine ne sait que chanter ce qu'il sent, pleurer sa peine, rire sa joie. Il n'a même pas la pudeur de Marcelline, et quand nous arriverons aux poèmes de son âge mûr, nous nous verrons forcés de les nom- mer sans qu'il soit possible d'en parler davantage.

Ce volume des Poèmes saturniens, paru en 1866, au milieu de l'inattention générale, est d'ailleurs plein des contradictions charmantes de la jeunesse. Pablo y paraît pour racler la fameuse Sérénade :

Comme la voix d'un mort qui chanterait

Du fond de sa fosse, Maîtresse, entends monter vers ton retrait

Ma voix aigre et fausse.

L'élève du Parnasse y burine une Mort de Phi- lippe II, avec des adverbes terribles,

Et son haleine pue épouvantablement,

qui durent réjouir les maîtres de l'endroit, mais aus- sitôt nous trouvons des impressions exquises et légères :

Les sanglots longs Des violons

De l'automne Blessent mon cœur D'une langueur Monotone.

Tout suffocant Et blême quand

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