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car sa nature y répugnait. Mais l'imiter ! Lui deman- der des règles? En connaissait-il lui-même?

Sa vie, perpétuellement ballottée au gré de caprices malheureux, l'avait roulé comme une épave, dans une truanderie sans caractère. Il avait l'âme de Villon et les lois actuelles ne lui en laissaient pas les faciles ressources. Le temps est loin où le guet ne se dérangeait pour si peu que des estafilades échangées entre mauvais garçons ; le Pays Latin n'a plus, pour les écoliers et les artistes, d'autres immunités que de grandes rues bêtes où les beaux vers n'ont plus d'écho.

Fils d'un soldat de l'Empereur resté dans l'armée, mais de sang paysan et lorrain par les Verlaine, flamand par sa mère et, par elle, d'éducation catho- lique, le poète naquit à Metz le 3o mars iS/id- Enfant, il suivit son père en garnison à Montpellier, puis à Paris, où il termina ses études au lycée Bonaparte, aujourd'hui Condorcet.

Frais émoulu du collège, sa famille lui procura un emploi, d'abord dans une Compagnie d'assurances, puis à l'Hôtel de Ville. C'était un employé distrait et mal assidu. Le démon des vers le tenait et, dès 1868, le Progrès de Xavier de Ricard pubUait des vers signés Pablo, d'un romantisme catholique... Il fut des premiers au Parnasse contemporain et se soumit fidèlement à toutes les règles de l'ordre, qui devaient lui sembler bien rudes. Il a beau contraindre son âme

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