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nulle connaissance, pas même celle de son propre vide — cependant suffisant puisque les choses n'existent que par l'idée qu'on s'en fait. Dans sa magnificence solitaire, il avait écrit, lui qui pesait ses mots dans des balances en toile d'araignée : « Celai qui, en naissant, ne porte pas dans son cœur sa propre gloire, ne con- naîtra jamais la signification de ce mot. » Pouvait-il imaginer quer quelques-uns, sans orthographe ni pen- sées, chercheraient dans ses idées mêmes un but de lucre et de réclame, tout en se disant ses tenants?

Le Breton idéaliste n'avait pas vu si loin. Il avait mis à la voile pour le pays de ses rêves et ceux qui l'auront suivi avec la même ardeur sincère et cet amour du sacrifice qui Aa jusqu'au renoncement abor- deront peut-être comme lui à ce chimérique Avallon que nous appelons la Gloire, où brille le Soleil des Morts.

Ceux-là sont des êtres exceptionnels. Sans demander à l'art un enseignement didactique, le lecteur est en droit de souhaiter un conseil du poète, comme d'un irère bien-aimé. Le philosophe a le devoir impérieux de nous montrer la marche à suivre. La philosophie de Villiers de l'Isle-Adam ne conclut non plus que les philosophies allemandes. Chrétien, il ne croyait pas avoir besoin d'une règle de vie autre que l'Evan- gile. Bien des petits grands hommes n'ont pas su imiter son exemple, avoir assez d'orgueil pour ne plier les genoux que devant Dieu. Pour ceux-là, pour