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^ i^ LE SYMBOLISME ^ '^

héritiers de Flaubert aient mis au jour son œuvre posthume.

Tribulat est le Bourgeois dans toute son horreur, un bourreau courtois et scientifique, une âme de cuistre féroce dans un ajustement de quaker. C'est un délicat : il sait que les cygnes exhalent leur âme dans un chant suave. Il ne croit pas à l'âme, postulat périmé, mais il apprécie le « timbre » de ces hymnes funéraires : c'est pourquoi il se fait leTuear de Cygnes. Le roman se passe surtout en discussions philoso- phiques.

Tribulat fréquente la famille Lenoir. Le mari, très épris, est jaloux. La femme, bien qu'en apparence irréprochable, a commis une faute, et, après sa mort, un court moment après sa mort, Lenoir tue, à des lieues de distance, le lieutenant Clifton que Claire avait aimé. Cette aventure est plutôt sous-entendue que racontée. L'intérêt du livre est surtout dans les pensées débattues par Tribulat, dont l'imbécillité représente assez bien la pauvre raison humaine livrée à ses propres forces et gonflée de sa vanité ; par Lenoir, esprit grave, pénétré de philosophie allemande et par Claire Lenoir figurant l'intuition qui s'appuie sur la Foi la plus absolue. Naturel- lement, Tribulat Bonhomet ne peut croire que ce qu'il voit. Encore ce qu'il voit, à un moment donné, déconcerte-t-il sa cervelle.

Claire, profondément catholique, a bientôt fait d'af-

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