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cliarine triste de ce trioinplie posthume, aube d'une réparation que les Lettres françaises doivent toujours à Villiers de Ilsle-Adam.

II

\ iLLiERs de risle-Adani, sans renier rien de son œuvre, considérait comme travaux de jeunesse tout ce qu'il avait publié avant la trentaine. G est, en efTet, après la guerre de 1870-71 que nous voyons paraître les trois œuvres où se précise sa conception philoso- phique : Tribalat Boahomet , rÈve future et Axel.

A ce moment, le monde littéraire appartenait à des écrivains sans horizon. Les naturalistes de l'école de Zola se plaisaient dans le détail bas et la description vulgaire, avec une myopie désespérante et satisfaite. Flaubert, qui passait pour un des pontifes de l'école, était bien loin d'en épouser les vues étroites, lui qui écrivait, à propos de Salammbô : (( Peu de gens devi- neront combien il a fallu être triste pour entreprendre de ressusciter Carthage ! C'est là une Thébaïde ou le dégoût de la vie moderne m'a poussé. » Il ne s'évada pas, toutefois, du Naturalisme et sa dernière œuvre, Bouvard et Pécuchet, ressemble — avec les grandes vues en moins, qui étaient incompatibles au genre — au Tribalat Bonhomet de Villiers de l'Isle-Adam, dont les principaux passages avaient paru avant que les