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-= -^ LE SYMBOLISME <^ ^

fondement qu'au temps où il vIa ait près de son oncle, l'abbé Victor Yilliers de l'Isle-Adam, mort en odeur de sainteté. Il lui gardait une tendresse fdiale et lui dédia Vlntersigne, l'un des contes les plus étranges et peut-être les plus réels qui soient dans son œuvre. Il avait étudié les sciences occultes, et les phénomènes vulgarisés aujourd'hui sous le nom de télépathie ne lui paraissaient pas plus impossibles que d'autres géné- ralement admis. Pourquoi la pensée ne pourrait-elle pas s'extérioriser pour avertir d'une séparation pro- chaine et douloureuse un être qu'il faut à la fois quitter et consoler de ce cruel départ "^ Il n'y avait pas là de quoi déconcerter le chrétien, qui, même au milieu des enivrements et des misères de la vie littéraire à Paris, pleurait d'amour en parlant de sa foi.

De cette vie littéraire, il connut d'abord toutes les joies. Ses débuts, dit un de ses biographes, eurent l'air d'une entrée dans la gloire. Dès 20 ans, en i858, il publiait, chez Lacomblez, à Bruxelles, Deux Essais de poésie, suivis l'an d'après de ses Premières Poésies qui ne furent jamais suivies d'autres poèmes.

Il avait, dès son arrivée à Paris, trouvé deux amis qui lui demeurèrent fidèles : le critique Marras et le grand poète Léon Dierx. Ce fut par Dierx que Yilliers connut Baudelaire avec lequel il fut en corres- pondance suivie et qui ne fut pas sans influence sur lui, non pas directement, mais en lui révélant Edgar Poe. L'étrangeté mathématique du conteur améri-