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prête à tous les sacrifices pour accepter cpie le don de sa personne serve de thème à des pensées cpii ne Ini appai tiennent point ? C'est pourtant ce que deman- dait ce d(^nlonrou\. cet exquis poème :

J ai perdu la forêt, la plaine Et les clairs avrils d'aiitrefois.

— Donne tes lèvres, Ion lialeine: Ce sera le souille des bois.

J ai perdu lOcéan morose

Et ses soupirs et ses sanglots.

^— Dis-moi n'importe quelle ciiose :

Ce sera la plainte des (lots.

Lourd d'une tristesse royale,

Mon front son^o aux soleils enfuis.

— Oh ! caclie-moi dans ton sein pâle : Ce sera le calme des nuits*.

Au moment oii il écrivait ces vers, Villiers était profondément imbu de la philosophie allemande. En 1862, à 2/4 ans, il avait approfondi Kant, Hegel, Fichte, Schelling, et son légitime orgueil s'y exaltait à l'idée que sa pensée créatrice était, à elle seule, plus réelle que la réalité objective du monde. Cette conception marqua dans son œuvre, lui imprimant son caractère spécial, si souvent imité depuis, avec plus ou moins de succès.

Son cœur cependant demeurait chrétien aussi pro-

1. Premières Poésies. Lacomblcz, Bruxelles, i858.