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trique de Stéphane Mallarmé. C'étaient, pour la plu- part, des esprits du Nord, avides de se libérer des strictes méthodes latines. Les autres, au contraire, subirent l'attrait de ce frein d'or librement consenti : ils aimèrent, suivant l'expression de J.-Ch. Brun,

Un lyrisme discipliné joyeusement.

Ceux-là, par des chemins divers, retournèrent au vers classique, mais en gardant un charme délicat et brisé. Tel M. Henri de Régnier, qui n'a pas renoncé à ses forêts aimées oii passent

Le Centaure au poil rouge et la Licorne blanche,

mais qui a su les ployer, ces bois familiers et chers, aux lignes seigneuriales d'une forêt de Chantilly. Il a conservé, cependant, le goût recherché des harmo- nies d'e muets, côtoyant le vers faux avec un plaisir presque coupable et tant de grâce féminine !

Et d'autres s'éloignaient: déjà Moréas, un ami de la première heure, se détournait rapidement. Nous verrons par quelle évolution ce clair esprit, amou- reux de l'ordre méditerranéen, forma l'école ro- mane, nouvelle pléiade qui groupa Ernest Raynaud, Raymond de la Tailhède, Maurice du Plessys, Charles Maurras, Hugues Rebell et Lionel des Rieux.

D'autre part, la critique avait été amère : plusieurs se voyaient devenus plus prudents. Vatekli, conte

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