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-= ^ LE SYMBOLISME ^ ^

ne sait. Mais il fut nommé à Besançon, puis en Avi- gnon OLi ses goûts littéraires firent accueillir Stéphane Mallarmé par Mistral, Aubanel, Félix Gras et Rou- manille. Puis, dès après 1870, il revint à Paris, con- tinuant sa besogne fastidieuse de montrer l'anglais à des écoliers bien peu soucieux de l'apprendre. Entre temps, il élaborait des études philologiques sur les Mots anglais, la Grammaire anglaise, la Mythologie d'après l'anglais, qui témoignent d'une conscience dont peu de professeurs se montrent coutumiers. Les Mots anglais parurent en 1878. 11 est piquant de son- ger que cette œuvre de longue haleine dut frôler, sur la table de travail, les frivoles feuillets de la Dernière Mode et cet Après-Midi d'an Faune, écrit à l'instiga- tion de Théodore de Banville pour être dit par Coque- lin aîné ; mais la préciosité déjà peu accessible de la forme restreignit le succès du poème et ce n'est que dernièrement, sous les espèces d'un ballet 011 Nijinski fut admirable, que V Après-Midi connut la gloire de l'applaudissement public.

Marié, heureux dans l'intimité de sa famille, StéjDhane Mallarmé fréquentait peu le monde . Il avait été présenté à Victor Hugo, qui l'avait baptisé (( poète impression- niste», et, malgré les antipodes où leurs deux esprits se trouvaient, Mallarmé ne laissait pas d'éprouver certaine douceur à l'évocation de ce souvenir. Len- tement le groupe se forma, vers 188/i, après l'appa- rition d'Hérodiade, qui est certainement le chef-