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hommes soucieux d'idéal el de perfection. Et ceci expli(|iie sural)()ndammcnt son autorité, sa séduction sur tout un groupe de poètes, le choix qu'ils firent de lui pour leur prince, quand, le 8 janvier 1896. la mort de Paul \ erlaine découronna notre poésie.

II

Mallarmé — par son père au moins — était d'une famille ancienne et parisienne. Dès avant la Révo- lution, nous trouvons un de ses ancêtres syndic de la corporation des lihraires parisiens. Il puisa dans cet atavisme ce goût de la conversation qui fut une grande part de son charme personnel et qui, par suite des ellipses si savoureuses entre causeurs familiers et hien appris, lui donna, pour son œuvre, l'habi- tude de se croire suivi du lecteur dans les méandres de sa pensée, indiqués seulement par quelques points saillants.

Ses études se firent dans un élégant pensionnat d'Aulcuil, mais la fortune de ses parents ne permettait pas de lui assurer l'avenir indépendant nécessaire à la poésie. Son tempérament n'avait rien du bohème : il chercha les moyens de se procurer par son travail cette liberté financière dont aucun artiste ne peut se passer. Ayant déjà travaillé l'anglais, il résolut de se perfectionner dans cette langue pour trouver dans