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-= ^ LE SYiMBOLISME <^ -»

l'un des plus Imgolâtres jDarmi les romantiques, Théophile Gautier, peintre autant que poète, avait donné l'exemple d'une poésie moins confidentielle et plus pittoresque. Malgré le culte fanatique conservé au (( Père, là-bas, dans l'Ile », c'est surtout de Gau- tier que s'inspirèrent les poètes qui, groupés sous le titre de Parnassiens et sous la firme de Lemerre, dé- cidèrent d'astreindre la Muse à la plus stricte perfec- tion comme à l'impersonnalité absolue ^ Théodore de Banville fut un des dieux de ce cénacle : nul plus que lui ne le méritait. Mais une ardente joie, une jou- vence heureuse faisait éclater ses œuvres. Roman- tique impénitent, modèle des rythmes purs, il n'avait pas à se rendre parfait et ne consentit pas à sortir de lui-même. Le porte-drapeau de l'école nouvelle fut le très parfait mais glacial Leconte de Lisle, austère et magnifique génie que l'accoutumance des traduc- tions grecques avait comme isolé dans une* tour de marbre blanc, sur le promontoire escarpé oli s'érigent les dieux hellènes. L. -Xavier de Ricard, José-Maria de Hérédia, Léon Dierx, François Coppée, Catulle xMendès, Sully Prudhomme, H. Cazalis, Armand Silvestre, Louis Ménard, Anatole France, Yilliers de

1 . Cf. le Parnassiculet, où la parodie montre plus à découvert le sen- timent essentiel du groupe. Entre autres histoires, celle du mandarin, fl[ui, pour sortir de soi-même, dit les amours du sapeur et de sa payse, étrangers pour lui, Chinois.