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-^ LE SYMBOLISME <^-

souvent mise au service de la pensée mallarméenne, que, malgré quelques dissidences, il est bien des poètes que Ton ne saurait où classer, si l'on n'élargissait les classifications d'écoles établies, jadis, non sur la forme ou la pensée, mais sur les amitiés et les liens mon- dains. Ce qui restera, quand ces préférences de personnes seront oubliées, ce sera le mouvement commencé vers 1870 et qui eut sa floraison vers i885, qui eut sa beauté et ses travers et qui vaut d'être rappelé, même après son règne fini.

La donnée hégélienne, dont nous parlerons en plus grand détail à l'occasion de Villiers de l'Isle- Adam, fleurissait dans les cerveaux jeunes, à qui la littérature toute de confidences, alors à la mode, sem- blait une sorte d'impudeur, et l'exaltante symphonie de Wagner n'était pas faite pour éloigner tous ceux — plus littéraires encore que musiciens — qui en vinrent à trouver un peu trop « chevau de bois » la musique officielle.

Cette tendance n'est point nouvelle dans notre pays 011 la gaillardise populaire des fabliaux, la claire vision, parfois un peu rude, de Molière, ont coudoyé le haut idéal des chansons de geste, l'adorable manié- risme des premières précieuses, de celles qui lisaient la Princesse de Clèves dans le salon bleu d'Arthénice.

Le romantisme, né de Rousseau avec des influences germaniques, avait mêlé toutes les écoles, brisé les fortes disciplines latines. Il posait l'individu, n'im-