Page:Osmont - Le Mouvements symboliste, 1917.djvu/19

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


STÉPHANE MALLARMÉ



J’appellerai symbolisme non seulement les œuvres de Mallarmé et celles qui furent conçues sous son influence directe, mais aussi toutes celles qui, en réaction contre le romantisme et le naturalisme, cherchèrent non plus le fait, l’anecdote, la confidence personnelle, mais l’évocation du sentiment et de la sensation par l’image et par la musique. Tous ne partagèrent pas le néo-platonisme de Mallarmé, ni, comme on le verra plus loin, sa stricte technique parnassienne, mais tous, de Mallarmé à Verlaine, de Samain à René Ghil, renoncèrent à conter des faits, résolurent de trouver dans le vers des formules incantatoires pour suggérer la pensée qu’ils avaient eue, ou, pour rester dans la phraséologie de l’école, l’idée qu’il fallait faire partager. La technique des Verlainiens, que l’on nomma décadents, plus souple et plus détendue que la technique romantique, fut si