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LE SYMBOLISME

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comme les manoavriers littéraires, mais par une autre route. ))

Ni symboliste ni naturaliste, telle était, malgré son propre sentiment, la position que prenait Moréas. Son symbolisme le gardait de l'admiration de Zola et de ses suivants ; mais répudier l'Inintelligible et le Dilettantisme, c'était rompre ouvertement avec le Cénacle de Mallarmé. Gela cependant prit du temps, soit que l'amitié retînt le poète aux mardis de la rue de Rome et plus encore près de Verlaine, soit que sa pensée n'eût pas toute la précision d'un plan bien arrêté. Après une incursion dans le roman, les Demoi- selles Goubert, toujours avec Paul Adam (1887), Moréas resta exclusivement poète : ses Contes de Vancienne France, son Jean de Paris, ses Feuillets, ses Paysages et Sentiments et même sa critique ailée et sans fiel, sinon sans malice, dans Réflexions sur quelques poètes, sont presque des poèmes en prose.

En T891 , Moréas donna le Pèlerin passionné, encore sous le vocable du symbolisme; mais combien déjà la prélace annonce une âme dissidente ! D'abord, elle admet le vers libre. Ensuite, elle invoque la nécessité de poursuivre la communion du Moyen-Age français et de la Renaissance avec le principe de l'âme moderne. Il reprend et assume l'opinion de Fénelon : Depuis le XVP siècle, on a appauvri, desséché et gêné notre langue. Il insiste sur l'utilité de renouveler la Pléiade par les mots composés qui lui furent si chers : aime-