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petit chef-d'œuvre. Je trouve dans V Amoureux une note plus belle encore, le triomphe dans la douleur.

Mais aussi, très chère, il arrive

Qu'un blessé guérisse et revive Et qu'alors, dans la nuit, un homme réveillé,

Touchant du doigt avec délice

Le sillon de sa cicatrice, Attende en paix le jour ensoleillé.

Et je suis cet homme, et je porte Ma blessure close — et ma paix est forte.

Ceci, c'est une forme de pensée toute récente, qui a manqué aux écrivains de la génération de Laforgue. C'est cette hautaine volonté, cette active jeunesse qui l'eût guéri peut-être et eût tiré de ceux qui l'ont suivi autre chose que des (( Déliquescences » où se sont enlisés tant de vrais et délicieux talents. Après la tourmente actuelle, les poètes qui auront su capter les énergies de la terre, les révoltes de la ville, la calme résolution de l'Homme éternel, ouvriront une ère nouvelle pour la poésie, qu'elle vole ou qu'elle marche, qu'elle chante l'épopée de Verdun ou le retour des laboureurs. Une volonté forte vibre sur le monde rajeuni et c'est parmi les transfuges du camp symboliste même que nous allons en voir la première éclosion.

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