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Il est à Marsoillo. on lui coupe la jambe, et c'est sur et' j)()inl de ilroil inililaire, (ju'une déniarclie eut uns au poini, ([ue l'on juge hini de le tournienlcr. Le niédecin l'envoie chez lui, mais le climat des Ardennes est trop froid pour ce colonial. Il retourne en vue de la mer, et celte l'ois, c'est pour mourir. La veille de sa mort (le lo novembre 1891), il dictait une dernière lettre pour demander à repartir vers l'Orient. Ce nomade, cet enfant sauvage, si hardi, si plein de génie, garda jusqu'au dernier moment l'illusion de son départ. Il avait juste l\o ans.

Depuis 187/4, il n'avait plus fait de littérature et nous devons ses œuvres à la piété fraternelle de M. Pierre Dufour (Paterne Berrichon), mari de M"* Isabelle Rimbaud, écrivain elle-même. Il eut quelque peine à les rassembler, car Rimbaud s'en désintéressait. Toutes ses pensées s'étaient tournées vers l'action. Les ouvrages de ses dernières années, qu'il a laissés en des mains amies, mais lointaines et qui ne se sont pas encore ouvertes pour la gloire de Rindjaud. sont purement scientifiques. Ses lettres mêmes n'ont qu'un intérêt documentaire. Jamais ne fut plus vrai le mot sur Sainte-Beuve :

Un poète mort jeune, à qui l'homme survit.

Cependant que l'auteur peinait et souffrait, sa gloire grandissait en France et beaucoup, s'ils avaient connu la solitude d'esprit et la mauvaise santé du poète, se

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