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pour se créer une situation lucrative et surtout indé pendante.

Sa correspondance reflète les soucis qui lui furent causés, là encore, par l'incompréhensive affection des siens. Il demande des livres de travail, d'un travail urgent, pour apprendre la langue des pays qu'il visite, ou des instruments d'arpentage de première néces- sité: on lui fait des objections sur le prix, le mode d'envoi. Il finit par les recevoir quand il n'en a plus besoin. Envoie-t-il sa photographie .^^ On lui reproche sa tenue. Il s'est fait photographier pieds nus, en cos- tume de colon î On le juge inélégant, sans voir le sentiment qui poussait le fils à se faire voir « tel qu'il était )), dans la pensée que cela ferait plaisir aux siens, le rendrait présent parmi eux. Mais non : il eût dû se mettre en frac pour les chameliers de ses caravanes.

Il court, il travaille, il met en rapports le gouver- nement de la République avec le négus Ménélik, crée à la France une alliance qui n'était pas sans intérêt. Les siens n'y font nulle allusion, il finit par n'en plus parler. Toujours sur les routes, couchant à la belle étoile, il prend un rhumatisme. Un jour, il tombe évanoui et demeure ainsi plusieurs heures tandis que la lourde pluie d'équinoxe lui ruisselle sur le corps. Il est malade, son genou gonfle : il doit retourner en Europe. C'est le moment où sa famille le prévient qu'une nouvelle loi militaire lui prescrit des périodes d'instruction e( qu'il n'est point en règle.

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