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-^ i^ LE SYMBOLISME ^ —

mais surtout ce poème sans titre, où se meurt une âme désolée, nous ravit dans les Romances sans paroles :

L'ombre des arbres dans la rivière embrumée

Meurt comme de la fumée, Tandis qu'en l'air, parmi les verdures réelles,

Se plaignent les tourterelles.

Combien, ô voyageur, ce payage blême

Te mira, blême toi-même. Et que tristes pleuraient dans les hautes feuillées

Tes espérances noyées. .

Mais rien de tout cela n'atteint la sublimité de Sagesse. L'âme de saint François d'Assise, cette can- deur de feu aux parfums enivrants, s'est éveillée dans le poète.

Il a senti

La bonne flèche aiguë et sa fraîcheur qui dure.

Il ne maudit plus les chagrins et les fatigues de la vie. Il sait que

La vie humble aux travaux ennuyeux et faciles Est une œuvre de choix qui veut beaucoup d'amour.

Il accoude sa rêverie pénitente à la fenêtre de sa prison, et les calmes, les opulentes plaines de la Belgique se déroulent sous son regard. Alors, devant

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