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NOTICE SUR AURELIUS VICTOR.

de ce livre. Ainsi donc, sans revenir sur les lambeaux d’expressions cl de phrases dérobés pélc-mèlo dans Kutrope , Sparllcn, Orosc, etc., VKpiiome ’présente encore de si fortes conlradlclionsavco les Césars, pour les dates ou pour l’exposé des faits cl de leurs circonstances particulières, qu’il serait impossible d’imaginer que la même plume ciU composé ces deux écrits, Soyons juste cependant : YEpitome n’est point tout à fait sans mérite: le bongoAt,la nerveusecl sagcprécisioiid’Aurelius Victor sembleraient s’être reliées sur plusieurs cbapïlrcs de l’opuscule anonyme. Nous recommandons surtout aux lecteurs instruits le • commencement et la fin de l’œuvre :jc veux dire, la Vie d’Auguste elcdto de Théodose. Il n’y a pas moins de tael dans les réflexions relatives au règne de Vespasien. Enfin , lo règne d’Adrien est un tableau rapide, animé, plein de verve et de mouvement. Il y a là quelque chose de la vie mobile, si multiple et si variée du plus docte et du plus spirituel des empereurs romains. Quoi qu’il en soit, tout cela est bien loin de valoir Ses tus Aurolius Victor parlant de lui-même dans les Césars, Après une touchante et noble réflexion sur Tordre donné par Septimc Sévère pour faire supprimer les écrits dcSalvius Julia* nus, Tauteur ajoute : « Voilà ce qui doit inspirer plus de confiance à tous les gens vertueux , et surtout à moi, qui, né à la campagne, d’un pauvre laboureur sans instruction, ai su jusqu’ici, par des études sérieuses, me procurer une existence des plus honorables, »

Voilà bien celui que le meilleur historien d’une époque de décadence, Ammien Marccllin, citait hautement (lîv. xxi , ch. 18) comme un homme digne des plus beaux éloges pour sa grande sobriété/

On a demandé et Ton demandera plus d’une fois encore si cet auteur honnête homme, aux principes solides et purs de toute faiblesse humaine, était chrétien. Si Ton examine la morale austère qui respire dans ses écrits, cl l’indignation généreuse avec laquelle il flétrit les vices monstrueux de certains empereurs, on sera tenté, avec grande apparence de raison, de le proclamer chrétien. De plus, il en avait toute la modestie, toute l’humilité : car, au lieu de rougir de son humble naissance, il s’en faisait honneur et gloire, principalement lorsqu’il songeait à ses Ira-