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HOMMES ILLUSTRES.

Pomponius, de Cures, ville des Sabins, vint à Rome et fut appelé au trône par les heureux auspices que donnèrent les oiseaux : jaloux d’adoucir par la religion la férocité du peuple, il institua plusieurs cérémonies sacrées. Il éleva un temple à Vesta, choisit des vierges pour prêtresses Vestales ; élut trois flamines : le Dial, le Martial, le Quirinal ; créa douze prêtres de Mars, appelés Saliens, dont le premier se nomme præsul[1] ; établit un souverain pontife, et construisit un temple en l’honneur de Janus Bifrons. Il partagea l’année en douze mois, en y ajoutant ceux de janvier et de février. Il donna aussi un grand nombre de lois utiles, feignant de ne jamais rien faire sans les ordres de son épouse, la nymphe Egérie. Telle fut sa haute justice, que personne ne lui déclara la guerre. Il mourut de maladie, et on l’inhuma sur le Janicule, où, bien des années après, un certain Terentius découvrit, en labourant, un petit coffre avec des livres : livres qu’un décret du sénat fit brûler, parce qu’ils ne renfermaient sur le culte que des détails de peu d’importance.


IV. Tullus Hoslilius, troisième roi des Romains.


Tullus Hostilius, créé roi, pour prix des services qu’il avait rendus, contre les Sabins, déclara la guerre aux Albains, et la termina par un combat singulier entre trois frères des deux nations. Il détruisit Albe, à cause de la perfidie de son chef Metius Fufetius, et en fit passer à Rome les habitants. Il construisit la curie Hostilia, et ajouta le mont Celius à la ville. Jaloux d’imiter Numa Pompilius dans ses sacrifices, il ne put en accomplir un qu’il offrait à Jupiter Elicius ; car, frappé d’un coup de foudre, il fut réduit en cendres avec son palais.

La guerre s’était élevée entre Rome et Albe ; les chefs Hostilius et Fufetius résolurent d’y mettre fin par le combat d’un petit nombre de guerriers. Chez les Romains,

  1. Président.