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HOMMES ILLUSTRES.

d’hui le Forum romain : là, Hostus Hostilins tombe on combattant comme un héros ; sa mort frappe de consternation les Romains, qui commencent à prendre la fuite. Aussitôt Romulus voue un temple à Jupiter Stator, et, soit l’effet du hasard ou de la protection du ciel, son année s’arrête. Alors les femmes que les Romains avaient enlevées s’élancent au milieu de la mêlée, conjurent, d’un côté leurs pères, de l’autre leurs maris, de se réconcilier, et obtiennent enfin la paix. Romulus fit alliance avec les Sabins, qu’il reçut dans Rome ; il donna à l’incorporation des deux peuplés le nom de Quirites, de celui de Cures, ville de la Sabinie. Puis, formant un sénat de cent vieillards, il les appela pères, d’après l’idée de piété attachée à leur titre de sénateur. Il institua trois centuries de chevaliers, qu’il appela Ramniens de son nom ; Tatiens, de celui de Titus Tatius ; et Lacériens, du mot Lucumon. Il distribua le peuple en trente curies, qui portèrent la dénomination des femmes enlevées. Lors d’une revue de ses troupes au marais de Caprée, Romulus disparut à jamais : une sédition éclatait déjà entre le sénat et le peuple, lorsque Julius Proculus, personnage illustre, s’avança au milieu de l’assemblée, et affirma par serment que, sur le mont Quirinal, Romulus lui avait apparu sous les traits plus augustes d’un mortel qui va prendre place parmi les dieux ; le même prince, ajoutait-il, prescrivait à son peuple de s’abstenir des séditions, et de pratiquer la vertu ; l’avenir lui réservait l’empire de toutes les nations. On eut foi dans l’autorité de Proculus. Un temple en l’honneur de Romulus fut élevé sur le mont Quirinal ; adoré lui-même comme un dieu, il reçut le nom de Quirinus.


III. Numa Pompilius, second roi des Romains.


Après l’apothéose de Romulus, il y eut un long interrègne mêlé de troubles : enfin Numa Pompilius, fils de