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qui, sous Valens, avaient fatigué l’empire de leurs invasions. Il conclut aussi avec les Perses une paix qu’ils demandèrent. Il mit à mort près d’Aquilée le tyran Maxime, qui avait tué Gratien et envahi le gouvernement des Gaules; il fit également périr le fils de l’usurpateur, Victor, créé dès l’enfance auguste par Maxime, son père. Théodose vainquit encore le tyran Eugène et Arbogaste, après avoir taillé en pièces leurs dix mille combattants. Plein de confiance dans les forces d’Arbogaste, cet Eugène s’était emparé du pouvoir, après avoir massacré Valentinien près de Vienne : mais il perdit bientôt et l’empire et la vie. De caractère et de physique, Théodose ressemblait à Trajan, autant que nous l’apprennent les anciennes histoires et les tableaux qu’on a faits de ce dernier empereur. C’était même port majestueux, même taille, même chevelure, mêmes traits de visage, avec cette différence que Théodose avait les joues moins garnies de barbe, qu’il prenait soin d’épiler. Ses yeux n’étaient pas si grands; peut-être n’avait-il pas non plus tant de grâce, une figure si fleurie, une démarche si majestueuse. Quant au moral, c’était tout à fait celui de Trajan, et les livres ne sauraient dire des vertus de cet empereur rien qui ne semble fidèlement reproduit chez Théodose. Il avait l’âme clémente, miséricordieuse, populaire, et ne croyait différer des antres que par les marques extérieures de sa dignité; prodigue de distinctions honorables envers tous les hommes, mais surtout envers les gens de bien, il ne témoignait pas moins d’affection pour le génie dans toute sa simplicité; il admirait l’érudition, mais dans les esprits droits et purs : ses largesses étaient grandes comme son âme; il