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dans sa petite taille. Le défaut de mesure en certaines choses diminuait l’éclat de ces qualités. Dévoré de la passion de la gloire, superstitieux en matière de religion, Julien avait trop d’audace pour un empereur, qui doit toujours, et surtout dans la guerre, songer à sa propre conservation pour la sécurité générale. L’ardente ambition des conquêtes avait tellement subjugué son âme, que ni le tremblement de terre, ni tous les autres présages qui lui défendaient d’aller en Perse, ne purent l’amener à mettre un frein à son impétuosité; et même l’apparition nocturne d’un globe immense, qui semblait tomber du ciel, la veille du combat, ne le rendit pas plus prudent.

XLIV. Jovien.

Fils de Varronien, né sur le territoire de Singidonum, ville de la Pannonie, Jovien régna huit mois. Son père, qui avait perdu plusieurs enfants, reçut l’ordre en songe de nommer Jovien, le fils qui devait naître de sa femme presque arrivée au terme de sa grossesse. Jovien était beau, d’un esprit enjoué, plein de goût pour les lettres. Comme il se hâtait, au milieu d’un rigoureux hiver, de revenir de la Perse à Constantinople, il mourut subitement à l’âge de quarante ans environ, étouffé par une indigestion et par l’odeur de la chaux dont on venait de donner une couche à sa chambre.

XLV. Valentinien et Firmus.

Valentinien régna douze ans moins cent jours. Gratien, son père, né à Cibales, et d’une origine assez obscure, fut surnommé Funarius, parce que, lorsqu’il tenait la corde des esclaves mis en vente, cinq soldats ne pouvaient la lui arracher. Admis pour ce genre de mérite