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dans la ville d’Arles, enfin le fils de Licinius, Licinien, qui avait à peu près vingt mois. Mais comme il est rare que la concorde règne longtemps dans les empires, la division éclate entre Licinius et Constantin et d’abord, à Cibales, près du marais d’Hiulea, Constantin force de nuit les retranchements de Licinius, qui prend la fuite, et gagne précipitamment Byzance. Là, il crée césar Martinien, chef des serviteurs du palais. Constantin, vainqueur une seconde fois sur le champ de bataille, contraint en Bithynie Licinius, auquel il s’engage à laisser la vie, de lui remettre, par les mains de son épouse, les insignes de la puissance impériale. Il le relègue ensuite à Thessalonique, et bientôt il le fait mourir avec Martinien. Licinius prit, après un règne d’environ quatorze ans ; il entrait dans sa soixantième année. Il était d’une avarice exécrable, débauché, dur, intraitable, emporté, ennemi juré des lettres, que, dans l’excès de son ignorance, il traitait de peste et de fléau public, principalement l’éloquence du barreau. Assez utile toutefois aux cultivateurs et aux habitants de la campagne, parce qu’il était né et qu’il avait été élevé dans les champs ; il avait aussi, pour la discipline militaire, toute la sévérité des premiers Romains. Il pourchassait impitoyablement les eunuques et les courtisans de toute espèce, qu’il appelait les mites et les souris du palais. Bientôt Constantin, devenu maître de tout l’empire romain par le merveilleux succès de ses armes, ordonne la mort de son fils Crispus, à l’instigation, comme on le pense, de sa femme Fausta. Ensuite il fait plonger et étouffer celle-ci dans des bains brûlants, à cause des