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Marc Antonin gouverna seul la république. Dès ses premières années, il parut si tranquille et si calme, que, même enfant, joyeux ou triste, jamais il ne changeait de visage : voué à l’étude de la philosophie, et très habile dans les lettres grecques. Il permit aux citoyens de distinction de donner des repas aussi somptueux que les siens, et de s’y faire servir par des esclaves vêtus connue ceux de l’empereur. Dans un moment où le trésor public était épuisé, n’étant plus à même de faire des largesses aux soldats, mais ne voulant imposer aux provinces ou au sénat aucune contribution extraordinaire, il fit vendre en détail, aux enchères, sur le forum de Trajan, tout le mobilier de la couronne, les vases d’or, de cristal et de porcelaine, les robes d’or, de pourpre et de la précieuse étoffe des Sères, qui lui appartenaient, puis celles de l’impératrice, enfin mille bijoux de prix : l’encan dura deux mois consécutifs, et produisit une somme immense. Cependant, après la victoire, il racheta argent comptant ces effets à ceux des acquéreurs qui voulurent s’en défaire; mais il n’inquiéta aucun de ceux qui préfèrent garder ce qu’ils avaient une fois acheté. Sous son règne périt l’usurpateur Cassius. Marc Aurèle mourut lui-même de maladie, à cinquante-neuf ans, auprès de Vendobona. Dès qu’on apprit à Rome la nouvelle de sa mort, ce ne fut plus que désespoir et confusion dans toute la ville ; le sénat, vêtu d’habits de deuil, se rendit en pleurant à la curie; et ce que l’on avait cru si difficilement de Romulus, tous les cœurs, confondus dans le même sentiment, le pensèrent d’avance de Marc Aurèle, et proclamèrent qu’il était reçu dans le ciel. Aussi, l’on décréta en son honneur des temples, des colonnes et beaucoup d’autres hommages.

XVII. L. Aurelius Commode.

Aurelius Commode, fils de Marc Antonin, et appelé